Edmond Eugène Joseph Alexis Rostand naît en avril 1868 à Marseille au numéro 14 de la rue Monteaux (devenue rue Edmond-Rostand). Issu d’une famille bourgeoise commerçante et banquière, il est le fils de l’économiste Eugène Rostand et d’Angèle Gayet (fille d’un riche fabricant de produits chimiques), et l’arrière-petit-fils d’Alexis-Joseph Rostand, un maire de Marseille.
En 1880, son père emmène toute sa famille, Edmond, sa mère et ses deux cousines, dans la station thermale en vogue de Bagnères-de-Luchon. Logés d’abord au « chalet Spont », puis à la « villa Devalz », ils font ensuite édifier la « villa Julia », à proximité du casino. Edmond Rostand passe plus de vingt-deux étés à Bagnères-de-Luchon, qui lui inspire ses premières œuvres. Il y écrit notamment une pièce de théâtre en 1888, Le Gant rouge, et surtout un volume de poésie en 1890, Les Musardises. C’est dans cette station touristique qu’Edmond Rostand se lie d’amitié avec un homme de lettres luchonnais, Henry de Gorsse, dont il partage le goût de la littérature.
De 10 à 17 ans, il étudie au lycée Thiers de Marseille. Il y accumule les prix et accessits, particulièrement en composition française, en histoire et en latin. Il se rend à Paris en 1884 pour compléter son cursus scolaire au collège Stanislas pendant deux ans. Il écrit une pièce restée inédite, Les Petites manies, et une nouvelle en prose, Mon La Bruyère. Muni de son baccalauréat, il est dirigé vers l’école de droit par son père, qui souhaite en faire un diplomate. Il passe sa licence, puis s’inscrit au barreau sans y exercer, avant de se décider à se consacrer à la poésie.
En 1887, il présente à l’Académie de Marseille un essai sur « deux romanciers de Provence », Honoré d’Urfé et Émile Zola, qui obtient le prix du Maréchal de Villars.
Le 1er avril 1888, il fonde avec son ami Maurice Froyez, journaliste parisien, le « Club des natifs du premier avril », dont les statuts stipulent que ses membres jouiront à vie du privilège d’entrer gratuitement dans tous les établissements publics, opéras, théâtres, champs de course et maisons closes, de pouvoir rire aux enterrements afin de les rendre moins sinistres, de bénéficier à leur naissance du parrainage du chef de l’État et, en outre, de se voir attribuer un appartement de fonction dans un des Palais nationaux, résidence pourvue de tout le confort souhaitable et d’une domesticité jeune, accorte et complaisante.
En août 1888, avec son ami Froyez, ils se rendent au champ de courses de Moustajon et ils y décorent leur équipage d’une abondance de fleurs des champs. Ils font sensation devant un établissement à la mode, le café Arnative, et improvisent en terrasse une joyeuse bataille de fleurs avec leurs amis. C’est ainsi que naît le premier « Corso fleuri », ou Bataille des fleurs, à Bagnères-de-Luchon, devenue Fête des fleurs, le dernier dimanche d’août. On remettait une bannière au gagnant.
Dans le train pour Montréjeau, son père fait la rencontre de Madame Lee et de sa fille Rosemonde Gérard (poétesse elle aussi, dont Leconte de Lisle était le parrain, et Alexandre Dumas, le tuteur) et les invite à prendre le thé à la villa Julia. Le 8 avril 1890, Edmond épouse Rosemonde en l’église Saint-Augustin de Paris.
Rosemonde et Edmond Rostand auront deux fils : Maurice, né en 1891, et Jean, né en 1894. Edmond quittera Rosemonde en 1915 pour son dernier amour, l’actrice Mary Marquet.
Edmond obtient ses premiers succès en 1894 avec Les Romanesques, pièce en vers présentée à la Comédie-Française, et en 1897 avec La Samaritaine, mais la postérité retiendra surtout Cyrano de Bergerac, qui triomphe dès la première en 1897, alors qu’il n’a que 29 ans. En 1900, il connaît un nouveau succès avec L’Aiglon. Mal remis d’une pleurésie après la première représentation de cette pièce, il part, quelques mois après, en convalescence à Cambo-les-Bains. Séduit par le lieu, il y acquiert des terrains sur lesquels il fait édifier sa résidence, la villa Arnaga. Dans les années 1910, il collabore à La Bonne chanson, Revue du foyer, littéraire et musicale, dirigée par Théodore Botrel.
Pendant plusieurs années, il travaille irrégulièrement à Chantecler, dont la première a lieu le 7 février 1910. Après son relatif insuccès critique, Rostand ne fera plus jouer de nouvelles pièces. À partir de 1914, il s’implique fortement dans le soutien aux soldats français.
Il meurt le 2 décembre 1918 à Paris, au 4, avenue de La Bourdonnais, de la grippe espagnole, peut-être contractée pendant les répétitions d’une reprise de L’Aiglon.
Il repose au cimetière Saint-Pierre de Marseille, sa ville natale.
Source : Wikipédia